C'est quoi ?

Mon approche repose sur la médiation thérapeutique par le jeu vidéo et la thérapie narrative. 

Pourquoi on joue ?

Un joueur m'a dit un jour qu'un jeu vidéo, c'est comme un film dans lequel on peut se balader. 

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Image d'un paysage, image tirée d'un jeu vidéo

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Dans Assassin's Creed, on plonge dans l'époque de la Renaissance en Italie, on explore Florence et on navigue sur les canaux de Venise. 

World of Warcraft nous embarque dans un univers fantastique exceptionnel, Tomb Raider nous transforme en une aventurière intrépide, Silent Hill nous "fiche" la trouille (moi, en tout cas) et Final Fantasy est d'une beauté à couper le souffle. Quand je joue à Valhalla, je suis le viking Eivor. Quand je joue à The Witcher, je suis le sorceleur Geralt. Dans Tomb Raider, je suis Lara Croft. Dans Fable, chaque choix que je ferai influencera la façon dont on me jugera. Et la suite de mon aventure. J'explore la ville sous-marine de Rapture dans Bioshock, je joue de l'ocarina dans Zelda. 

Dans Elden Ring, je suis un Sans-éclat qui doit restaurer le Cercle d'Eden et devenir Seigneur de l'Entre-terre.

De ces mondes, on n'a pas forcément envie de sortir... Plongés dans la magie d'un univers hors du monde et du temps, le 8è art s'invite dans notre imaginaire et nous immerge dans les mondes virtuels, qui nous plongent dans des histoires épiques et fantastiques. Un jeu vidéo, c'est peu comme un conte. Il raconte quelque chose. On y trouve une trame narrative avec une succession d'étapes pour réussir sa quête. 


Comment utiliser le jeu vidéo comme outil thérapeutique ?

Ce sont les interactions narratives qui sont la porte d'entrée de la médiation thérapeutique. Elles encouragent l'identification et l'empathie, la préoccupation narrative est centrale : le joueur réfléchit avant d'agir. La narration sollicite une pensée en action : le joueur s’oriente, pour construire un récit qui lui appartient, par ses propres actions. Celles-ci génèrent une histoire, dans la mesure où le joueur mène des choix d’actions qui sont autant d’éléments d’une narration qui lui permettent d’inventer une histoire inédite, pour lui-même, ou de lui-même.

Lorsque que l'on interroge un adolescent de façon insistante sur ses difficultés, il se retranche souvent dans le mutisme. Il n'a pas envie d'en parler. Il est plus facile pour lui de parler de son jeu que de la vie réelle. 

Ainsi, à partir de jeux narratifs, sensori-moteurs ou coopératifs, cette cyberpsychothérapie permet à la fois de construire une alliance thérapeutique avec le jeune vidéo-joueur, d'accueillir ses émotions et ses représentations. 

Quel est le but de la thérapie par le jeu vidéo ?

Le but de la thérapie est de redonner le goût de la construction narrative comme étayage de la construction de soi. Elle a aussi comme objectif de renforcer la confiance en soi, les capacités d'élaboration mentale et les compétences exécutives. 

Inviter un joueur à raconter son jeu l'incite à se constituer narrateur des multiples aventures qu'il vit à travers son avatar. La thérapie narrative nous aide à nous reconstruire par le récit de nos histoires de vie. C'est par le récit de son histoire de jeu, de qui il est dans le jeu, par une mise en récit de l'activité vidéoludique que je vais accompagner le joueur, en m'immergeant dans son jeu, vers la sortie des mondes virtuels dans lesquels il tourne en rond et dans lesquels il s'est enfermé en reproduisant sans cesse les mêmes stéréotypies motrices pour fuir les pensées obsédantes et apaiser ses angoisses. 

Le problème commence lorsque le joueur ne joue plus que de cette façon. C'est ce que nous nommons le jeu problématique. 

Comment je travaille ?

La première séance est une prise de contact qui consiste à faire connaissance et à déterminer si nous poursuivons l'accompagnement ou pas. Elle n'est donc pas facturée. Jouer aux jeux vidéo n'implique pas forcément un rapport au jeu problématique. Dans ce cas, une séance de sensibilisation et de prévention peut être envisagée. Il est important que les parents s'intéressent à ce que vit leur enfant sur le jeu car le jeu vidéo n'est pas une activité "relax", il a des objectifs structurés, des niveaux, il met en état de vigilance. Et on ne peut pas quitter un raid comme ça. 

Il est tout aussi important que les parents trouvent un compromis avec leur enfant, transmettent un cadre et une limite. 

Vous trouverez des éclairages concrets sur l'utilisation du jeu vidéo en tant que médiateur thérapeutique sur le site de la Médiation thérapeutique avec les jeux vidéo : Médiation thérapeutique avec les Jeux Vidéo - PRATIQUES CLINIQUES (therapieetjeuvideo.fr)